Bélonie Ovize

Artiste lumineuse née en 1993 à Lyon, elle peint des images avec ses mots. Son univers merveilleux et coloré est un vrai travail d’équilibriste. Autodidacte et passionnée, Bélonie Ovize donne des cours de dessin à l’atelier La Griffe dans le 7ème arrondissement de Lyon. ‘J’aime bien dire que je suis une chercheuse en art’. Elle touche à différentes disciplines visuelles, voguant entre peinture, dessin, sculpture et gravure. À l’origine, elle suit ses études à Emile Cohl, valide son diplôme, puis continue de se perfectionner tout en enseignant le dessin. Aujourd’hui, elle travaille à la fois dans son atelier, et développe sa pratique au côté d’autres artistes en résidence au Bastion Saint-Just, pour l’association GAMUT. Sa recherche actuelle mêle différents éléments oscillant entre un côté aérien et un autre très ancré, représentant des portrait imaginaires ou des personnages sans visage.

L’œuvre de Bélonie Ovize, un travail d’équilibre entre intention et lâcher-prise

‘Mes personnages représentent plus des états d’être ou émotionnels’. Ce sont des sans-visages, ils dansent, vivent, se meuvent, communiquent entre eux. Ils avancent, on perçoit un commencement, une fin, sur l’œuvre, même si, en réalité ‘il n’y a pas de fin’. ‘Les personnages pourraient continuer indéfiniment’. Pour Bélonie Ovize, le mouvement est essentiel, il est la base de tout. Les personnages, des corps, ont simplement l’intention d’un mouvement. Tout comme l’artiste, quand elle envisage la matière. Elle émet une intention, puis la laisse faire, elle apprend à lâcher prise, avant de se réapproprier l’œuvre en y appliquant une nouvelle intention. ‘Par exemple, l’aquarelle gouachée a un côté très lâché, elle fait ce qu’elle veut. Je la laisse faire son travail’, explique-t-elle, alchimiste, dans ses profondeurs, car son idéal est de ‘transcender chaque matière’, transformer son plomb en or. Les corps passent d’un état à l’autre, ils bougent, atteignent le point de déséquilibre, chutent, et tout de suite, se rattrapent, s’équilibrent. Ils trouvent la bonne tension, le bon geste, animés d’une soif de mouvement qui se répète encore et encore. Bélonie Ovize décortique le geste, en apprécie chaque senteur, chaque subtilité.

‘J’ai appris à faire confiance à mes œuvres’, c’est un véritable travail de co-création. Elle apprend à la maîtriser, à la laisser être, agir, et à la fin, à la re-maîtriser, avec une nouvelle intention. ‘C’est une véritable métaphore de la vie’. ‘J’aimerais que chaque moment à savourer dure une éternité, et que les temps longs durent une seconde’. Avec son travail, elle apprend à aménager le temps comme elle le veut, ‘la perception qu’on a du temps est extrêmement variable’. C’est une quête entre l’errance et le voyage, une découverte, une initiation, un processus d’une vie entière, et peut-être même, encore plus que ça. ‘Ce n’est pas grave d’être perdu’. Parfois, cela ouvre des portes, ‘à chaque fois que je comprends quelque chose, je dois le sortir’, le représenter. Bélonie Ovize a le génie du mouvement.

Reine de la matière, exploratrice, aventurière de l’image, elle apprend de ses rencontres, de son travail. ‘Puis, quand j’ai compris quelque chose, je passe à autre chose’. Connectée, elle se parle à elle-même quand elle réalise une œuvre. ‘Souvent, avec le recul que j’ai sur une création, je remarque que ce que j’ai voulu exprimer précède la compréhension que j’en ai’. Elle conscientise parfois ce qu’elle a voulu se dire 5 ans plus tard.

Son travail de recherche l’amène aussi à explorer des bas reliefs, des peintures à l’huile, ou encore des croquis. Bélonie Ovize garde en elle l’image de Léonard de Vinci, car à l’origine, son amour du dessin lui est venu de cet artiste de la renaissance italienne. ‘Il avait une maîtrise folle, il était à la fois très cadré et complètement hors de l’ordinaire’. Elle imagine elle aussi parvenir à cet équilibre, un jour. Et quelque part, en génie des images et de la matière, elle le fait déjà.

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